Basedon the poem of Robert Desnos "J'ai tant rêvé de toi" 'I have dreamed of you so much that you are no longer real.()' A film about The Horizon and his impossible love Director: Emma Vakarelova Scriptwriter: Kalina Svezhin Sound: Yan Volsy Voice: Jaques Gamblin Editing: Thomas Belair Producer: Tant Mieux Prod (2015) Broadcast on France 3 ///// "I have dreamed
J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui m’est chère? J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués En étreignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des années, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps Sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposé A toutes les apparences de la vie Et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu. J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, Couché avec ton fantôme Qu’il ne me reste plus peut-être, Et pourtant, qu’a être fantôme Parmi les fantômes et plus ombre Cent fois que l’ombre qui se promène Et se promènera allègrement Sur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos, in Corps et biens », 1926 + I have dreamed of you so much I have dreamed of you so much that you are no longer real. Is there still time for me to reach your breathing body, to kiss your mouth and make your dear voice come alive again? I have dreamed of you so much that my arms, grown used to being crossed on my chest as I hugged your shadow, would perhaps not bend to the shape of your body. For faced with the real form of what has haunted me and governed me for so many days and years, I would surely become a shadow. O scales of feeling. I have dreamed of you so much that surely there is no more time for me to wake up. I sleep on my feet prey to all the forms of life and love, and you, the only one who counts for me today, I can no more touch your face and lips than touch the lips and face of some passerby. I have dreamed of you so much, have walked so much, talked so much, slept so much with your phantom, that perhaps the only thing left for me is to become a phantom among phantoms, a shadow a hundred times more shadow than the shadow the moves and goes on moving, brightly, over the sundial of your life. + Il existe une version chantée du poème de Desnos, intitulée The Last poem » et interprétée par Sophie Auster There is a sung version of Desnos’ poem, titled The Last Poem » interpreted by Sophie Auster
Temps de lecture 4 minutes > Robert DESNOS 1900-1945 A la mystérieuse J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui m’est chère? J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués En étreignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des années, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps Sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposé A toutes les apparences de la vie Et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu. J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, Couché avec ton fantôme Qu’il ne me reste plus peut-être, Et pourtant, qu’a être fantôme Parmi les fantômes et plus ombre Cent fois que l’ombre qui se promène Et se promènera allègrement Sur le cadran solaire de ta vie. 1926, paru dans Corps et biens, 1930 Mais je bois goulûment les larmes de nos peines Quitte à briser mon verre à l’écho de tes cris Poème à Florence extrait, 1929 Les espaces du sommeil Dans la nuit il y a naturellement les sept merveilles du monde et la grandeur et le tragique et le charme. Les forêts s’y heurtent confusément avec des créatures de légende cachées dans les fourrés. Il y a toi. Dans la nuit il y a le pas du promeneur et celui de l’assassin et celui du sergent de ville et la lumière du réverbère et celle de la lanterne du chiffonnier. Il y a toi. Dans la nuit passent les trains et les bateaux et le mirage des pays où il fait jour. Les derniers souffles du crépuscule et les premiers frissons de l’aube. Il y a toi. Un air de piano, un éclat de voix. Une porte claque. Une horloge. Et pas seulement les êtres et les choses et les bruits matériels. Mais encore moi qui me poursuis ou sans cesse me dépasse. Il y a toi l’immolée, toi que j’attends. Parfois d’étranges figures naissent à l’instant du sommeil et disparaissent. Quand je ferme les yeux, des floraisons phosphorescentes apparaissent et se fanent et renaissent comme des feux d’artifice charnus. Des pays inconnus que je parcours en compagnie de créatures. Il y a toi sans doute, ô belle et discrète espionne. Et l’âme palpable de l’étendue. Et les parfums du ciel et des étoiles et le chant du coq d’il y a ans et le cri du paon dans des parcs en flamme et des baisers. Des mains qui se serrent sinistrement dans une lumière blafarde et des essieux qui grincent sur des routes médusantes. Il y a toi sans doute que je ne connais pas, que je connais au contraire. Mais qui, présente dans mes rêves, t’obstines à s’y laisser deviner sans y paraître. Toi qui restes insaisissable dans la réalité et dans le rêve. Toi qui m’appartiens de par ma volonté de te posséder en illusion mais qui n’approches ton visage du mien que mes yeux clos aussi bien au rêve qu’à la réalité. Toi qu’en dépit d’un rhétorique facile où le flot meurt sur les plages, où la corneille vole dans des usines en ruines, où le bois pourrit en craquant sous un soleil de plomb, Toi qui es à la base de mes rêves et qui secoues mon esprit plein de métamorphoses et qui me laisses ton gant quand je baise ta main. Dans la nuit, il y a les étoiles et le mouvement ténébreux de la mer, des fleuves, des forêts, des villes, des herbes, des poumons de millions et millions d’êtres. Dans la nuit il y a les merveilles du mondes. Dans la nuit il n’y a pas d’anges gardiens mais il y a le sommeil. Dans la nuit il y a toi. Dans le jour aussi. Corps et biens, 1930 Je chante ce soir non ce que nous devons combattre Mais ce que nous devons défendre. Les plaisirs de la vie. Le vin qu’on boit avec les camarades. L’amour. Le feu en hiver. La rivière fraîche en été. La viande et le pain de chaque repas. Le refrain que l’on chante en marchant sur la route. Le lit où l’on dort. Le sommeil, sans réveils en sursaut, sans angoisse du lendemain. Le loisir. La liberté de changer de ciel. Le sentiment de la dignité et beaucoup d’autres choses Dont on ose refuser la possession aux hommes. J’aime et je chante le printemps fleuri. J’aime et je chante l’été avec ses fruits. J’aime et je chante la joie de vivre. J’aime et je chante le printemps. J’aime et je chante l’été, saison dans laquelle je suis né. Chant pour la belle saison, 1938 Né à Paris en 1900, Robert DESNOS est mort du typhus le 8 juin 1945, au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libérée par l’Armée rouge… Citez-en d’autres ARNO Lettre à Donald Trump 2016WOUTERS textesCOLETTE textesWATTS textesDEVOS textesWITTGENSTEIN textesCAMUS textesMONTAIGNE textesHARRISON textesFOIX 12 manières philosophiques d’être courageux Navigation de l’article
RobertDesnos ― J’ai tant rêvé de toi. J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui m’est chère? J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués En étreignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-être. Et que
Peu avant le décès de l'écrivain Hervé Guibert, survenu en 1991, Patrick Poivre d'Arvor s'entretenait avec lui lors d'une émission télévisée sur la notion de mort chez Thomas Bernhard. Manière pour le journaliste de préciser à son invité ses propres influences artistiques et sa grande attirance pour l'oeuvre de l'écrivain autrichien. Une oeuvre noire dont on retrouve en filigrane bon nombre d'aspects dans les romans publiés par un Patrick Poivre d'Arvor fin scrutateur des tragédies humaines. Le dernier en date, qu'il a écrit avec son frère Olivier, ne déroge pas à la règle. Après la figure de Lawrence d'Arabie servant l'an dernier de socle au roman Disparaître là encore un récit sur la mort, les deux frères Poivre ont pris comme modèle central le poète Robert Desnos, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort en déportation à Terezin, en Tchécoslovaquie, le 8 juin 1945. Avec son titre emprunté à un poème de Desnos, J'ai tant rêvé de toi est d'abord un respectueux hommage à Robert le diable», cet écrivain engagé contre la barbarie nazie, connu surtout pour ses poèmes pour enfants, qui fut traité de juif» et de philoyoutre» par Céline et qui, en homme d'honneur, gifla au Harry's Bar le journaliste antisémite Alain Laubreaux. Pour raconter sa fin tragique les frères Poivre ont choisi de relier son destin à celui d'une certaine Youki Roussel, jeune fille née à Sarcelles le 29 avril 1969 dont le prénom, qui veut dire neige rose» en japonais, a été choisi par sa mère en l'honneur du grand amour de Robert Desnos. La mort, encore et toujours, dans des pages pleines de pudeur sur le cancer qui devait emporter la mère de Youki, un autre élément révélateur de ce roman écrit par touches impressionnistes. Petite, celle que l'on appelait la Furtive» allait et venait, la peau et les os», en quête de reconnaissance. On comprend que les frères Poivre ont mis beaucoup de leurs douleurs familiales dans ce personnage de Youki, atteinte d'un mal de vivre chronique, et se définissant comme une fille stabilisée». C'est elle la narratrice de J'ai tant rêvé de toi. Elle a 26 ans. Elle prépare une thèse sur L'inachevé chez Desnos», et rencontre pour cela, à Prague, le grand écrivain Pavel Kampa qui a recueilli le dernier souffle de Desnos à la sortie du camp de Terezin. Sa mère ayant eu une aventure amoureuse avec ce poète intellectuel tchèque, Youki demeure persuadée que Pavel Kampa est ce père qu'elle n'a jamais connu. L'énigme du livre se trouve dans cette question douloureuse traitée dans une écriture métaphorique, avec des chapitres composés de morceaux de poèmes de Desnos dont le célèbre Les ongles des femmes seront des cygnes étranglés». Réflexion sur le mensonge, la psychanalyse, la paternité et l'Histoire, J'ai tant rêvé de toi est un roman complexe, dérangeant et terriblement personnel. Les plus lus OpinionsLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre Assouline| Рсիփ аኁоν դեдрօգут | ኒሄ еպиհዔηе аእፒнта | ሾ ትվаጏыձυተ | ኃρаյуյ иψ ሙчιኜеկաкα |
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