E A F#m B G# C#m F#] Chords for Ce qu'il y a de fou dans le monde with song key, BPM, capo transposer, play along with guitar, piano, ukulele & mandolin. Publié le 03-05-2016 à 08h15 - Modifié à 11h1526 réactions 84422 lu Temps de lecture 2 minutes "Pouvez-vous résoudre ce calcul ?". Le casse-tête qui rend fou. Capture d'écran Youtube Le calcul s’est viralisé au Japon et dans les pays anglophones après qu’une étude a révélé un très haut taux d’échec chez les jeunes âgés de 20 à 30 ans. Cette expression est pourtant simple à calculer pour un élève de 4ème, au collège, sans calculatrice. Bien entendu, il y a plusieurs pièges qu’il faut savoir repérer et éviter pour arriver au bon résultat. Démonstration en plusieurs étapes Quelques rappels s’imposent 1. Les priorités opératoires notion de 6ème La multiplication et la division sont prioritaires sur l’addition et la soustraction. 2. Ensuite, on observe que l’on divise par une fraction notion de 4eme Diviser par un nombre revient à multiplier par son inverse. 3. Deux nombres sont dits inverses si leur produit vaut 1, par exemple l’inverse de 1/3 est 3 car 1/3×3=1. Commençons le calcul... A= 9-31/3+1 On va donc repérer les opérations prioritaires. Ici, il y a une division et pas de multiplication, on commence donc par cette division. On divise 3 par 1/3, cela revient à multiplier 3 par l’inverse de 1/3 qui est 3, donc on a A= 9-3×3+1 CQFD ! Ensuite, on peut procéder à la multiplication puisque prioritaire sur l’addition et la soustraction. 3×3= 9, donc on a A= 9-9+1 Enfin, l’addition et la soustraction sont du même niveau de priorité, on effectue les calculs de gauche à droite. On commence donc par 9-9. A= 9-9+1 Comme 9-9= 0, on a donc A= 0+1 D’où A= 1. CQFD ! AuSud31 a posté le 7 mai 2016 à 23h53Super, merci! j'ai d'abord trouvé 10, mais je me suis ressaisi, ouf! Il faut m'excuser, j'étais prof en Collège, mais pas de maths... Par ailleurs c'est ma formation antérieure qui m'a permis d'arriver au bon résultat, et qui m'avait permis de d'intégrer l'éducation Nationale directive Jospin de 1989.... à près une vingtaine d'années dans l'industrie. J'ai pu constater le poids des maths dans la scolarité "malheur à l'élève qui n'aime pas les maths parce ce qu'il est mauvais, a des difficultés, des lacunes,etc.... même si par ailleurs il est intelligent et truffé de bien d'autres qualités, littéraire par ex.......", celui-là il va souffrir et je trouve cela dit je n'ai pas trouvé de solution, sauf à lui dire d'essayer d'approcher la moyenne pas forcément l'atteindre.. pour ne pas être pénalisé par ce "désamour des MATHS " et poursuivre sa scolarité parce qu'il en est a posté le 7 mai 2016 à 14h12Vous me mettiez les ... et je vous la trouvais , la solution, vite fait !annehugotlegoff a posté le 6 mai 2016 à 16h01Je réponds à Christian Abel pour lui dire que moi, la soixantaine je l'ai dans le dos, je parle donc d'un temps bien lointain.... Où il n'y avait pas de "supérieur"!! Vive la démocratie, division, addition, même combat! Je défens donc mes parenthèses... Mais ce que je veux dire, c'est que modifier les codes c'est bien quand il s'agit de rendre les choses plus lisibles, plus évidentes. Et que lorsque je regarde le langage épouvantablement pédant qui sévit maintenant en grammaire, il ne faut pas s'étonner que cela passe largement au dessus de la tête d'enfants qui ne sont pas, justement, formés à un langage sophistiqué de par leur environnement familial. Moyennant quoi de moins en moins de fils d'ouvrier font des études supérieures, n'est ce pas?jeanlouisguyot a posté le 6 mai 2016 à 12h08J'ai toujours effectué les opération dans l'ordre d'écriture, de même que l'on lit une vraie dans l'ogre des mots. 9-3=6 ÷⅓=*3 6*3=18 18+1=19 Par contre, poser cette opération dans un tableur, et le résultat est 1, il y a donc bien une priorité qui s'opère entre les opérateurs dans un tableur. Je ne sais pas d'où vient cette argument d'opération prioritaire en calcul a posté le 6 mai 2016 à 14h02Eh bien vous vous êtes toujours trompé...jeanlouisguyot a posté le 6 mai 2016 à 18h29Il ne me semble pas avoir appris cette règle de préséance dans les années 50 et 60. En général, professionnellement, ont est conduit à résoudre des problèmes dont on maitrise les tenants et les aboutissants. Tenter de résoudre une formule posée sans connaitre la question qui a conduit à sa construction relève un peu du jeu de a posté le 4 mai 2016 à 13h28Autre calcul qui rend fou. 1418. Le cout de la guerre pour la France c'est 1000 milliards de francs. Le PIB par année de guerre c'est 300 milliards . On arrive a peu de chose près au même chiffre => la guerre a à peu de chose près absorbé le PIB de la France. Or il n'échappe à personne que ces armes n'ont pas été vendues ! Donc la France a investi 1000 mds sans bénéfices pour la comptabilité nationale ! La ruine ! Non , au contraire , cet endettement colossal s'est traduit par les années folles.... Ceci est factuel !denisleroy a posté le 8 mai 2016 à 13h58Totalement incompréhensible. De quoi parlez-vous? Où voulez-vous en venir? Quel rapport avec l'article?sergioberck a posté le 4 mai 2016 à 12h41M Durand Pourquoi ne met-on pas de parenthèses? C'est l'absence de parenthèses qui induit en erreur. A mon époque, ancienne, je vous l'accorde, il y avait des parenthèses, mais pour moi, telle que présentée, la formule est simplement incalculable. Les pièges que vous évoquez sont des pièges de présentation, et non de a posté le 4 mai 2016 à 13h01Encore faut il préciser que les parenthèses servent à isoler un groupe , ce qui est une info qu'un enfant jeune ne possède pas nécessairement, pas plus que la priorité, la hiérarchie des normes qui permet de calculer facilement cette opération , la division par une division ! Les maths c'est aussi une affaire de langage, il faut veiller à ce que les mots soient connus et compris. Le 1% ne l'ignore pas. Pour lui l'important c'est que les dynasties de matheux aient leur cours particulier, les conditions d'étude , un cerveau au calme bien nourri , le prix du steak ce n'est pas un pb pour les classes sont ses petits soldats , au 1% qui acceptent de construire des armes pour détruire le monde ouvrier européen , qui ne sert plus à rien aujourd'hui , on trouve les mêmes pour beaucoup moins cher chez ses copains a posté le 4 mai 2016 à 13h15La division par une division , qu'est ce que cela recouvre ? On divise un gateau en division de quoi ? la division c'est l"inverse de la muliplication , qui étant elle même une addition d'addition, et donc une addition de soustraction. 18 buchettes divisées par 3 c'est le retrait 6 fois de suite de 3 b. Et il ne reste rien. 6b * 3 = 6 + 6 + 6. 18 buchettes divisées par 1/3 , c'est le retrait d'un tiers de buchette éxécuté 54 fois. 54 petits tas de tiers de buchettes. C'est aussi la multiplication par 3 de 18. Ce qui est plus simple à effectuer. Donc la division par une fraction c'est la multiplication par son inverse. Le fait d'avoir appris à affectuer une telle opération n'implique nullement que l'enfant ait compris ce qu'il a fait réellement, concrètement. Le gamin malheureusement il travaille pour un bon point , l'affection de ses dieux à lui , ses parents, et/ou éviter les coups de pieds au c... C'est sa loi El Khomeri à lui , et il n'a pas voix au chapitre....denisleroy a posté le 8 mai 2016 à 14h01Suggérer un complot des "1%" visant à empêcher les pauvres d'accéder à la classe de 5ème où on apprend tout ceci, est la théorie conspirationniste la plus ridicule que j'ai a posté le 4 mai 2016 à 07h03Moi, ce qui me rend fou au collège, c'est les fautes de français grossières de nombreux profs qui massacrent le français dans leurs courriers à l'administration ou au tableau bel exemple pour les élèves, cela doit rassurer les parents de voir que l'EN engage des cancres! J'ai envoyé il y a quelques mois un courrier de prof au recteur, bourré de fautes. Il a dû s'étrangler en le lisant...clchar a posté le 4 mai 2016 à 14h39Les profs sont issus du système d'éducation... Ce phénomène était donc prévisible. La formation et la sélection des enseignants est censée répondre à ce risque d'instabilité du système d'éducation. Malheureusement les constantes de temps qui caractérisent la dynamique du système d'éducation sont très supérieures à la durée d'une législation ou d'une a posté le 12 mai 2016 à 09h18Concernant la grammaire, et surtout le vocabulaire, y compris celle de certains profs, je partage tout à fait votre point de vue. Quant aux mathématiques, j'ai 76 ans et j'ai du mal à comprendre les formulation d'aujourd'hui. Mes stats étaient plutôt bonnes voire très bonnes en 1950. Au regard de ce que je lis et entends aujourd'hui, je suis un cancre....clchar a posté le 3 mai 2016 à 14h40Moscovici a mis combien de temps?clchar a posté le 3 mai 2016 à 14h38Dans le langage compact des mathématiques, c'est un exemple d'application d'un des nombreux modèles utilisés par tous les gouvernants pour muscler les effets d'annonce des augmentations qui doivent plaire au public à la veille d'une consultation électorale. Ainsi, si vous voulez amplifier dans les media l'effet d'une augmentation réelle de revenus de z en %, vous consultez votre équipe de communication qui en se fondant sur les sondages déterminera les valeurs de deux variables x et y en % qui seront les plus pertinentes dans le contexte électoral. Il suffit qu'elles vérifient l'équation à deux inconnues suivante, dite "équation de Kafka" xy-x1/y+z=z avec y différent de 0 et x supérieur à z. Il suffira que le ministre annonce devant les media une augmentation de x% et que les équipes du ministère produisent une martingale règlementaire de retenues diverses et variées justifiant le terme xy- x1/y. Cette dernière tâche est, on le comprendra la plus ardue, bien qu'il existe pas mal de degrés de liberté pour le choix de y. Ce texte est extrait d'un polycopié de notes de cours de l'ENA. La semaine prochaine nous aborderons le problème de l'inflexion de la courbe du chômage. Aujourd'hui encore, bien des promotions ont beaucoup de mal à le a posté le 4 mai 2016 à 08h07"Ce texte est extrait d'un polycopié de notes de cours de l'ENA." Ca m'étonnerait beaucoup. Ne croyez pas tout ce que 'lon vous a posté le 4 mai 2016 à 15h18Ceci n'est pas un problème de mathématiques. C'est uniquement un exercice de traduction d'un langage compact avec des règles pré-établies comment ont-elles été assimilées, c'est aussi une question qui mériterait d'être développée.... Cela a un rapport mineur avec l'intelligence ou le développement du cerveau des élèves. Il n'est pas question de sous-estimer l'importance de l'acquisition d'un tel langage. Par contre le véritable exercice formateur pour le développement du cerveau de l'élève serait d'imaginer la situation ou l'énoncé d'un problème réel qui pourrait être modélisé par cette expression. L'exemple de Sandrine Moreau est beaucoup plus formateur. Rappelons que contrairement à une idée recue, la représentation des problèmes dans le cerveau des créateurs n'est pas nécessairement un tableau noir virtuel avec des équations. Einstein a tenu à laisser un témoignage précieux sur ce sujet. Par contre le langage compact est comme tout langage précieux pour la communication et la documentation des concepts. Sur un plan mineur, on peut finir par apprécier en esthète le langage des mathématiques par exemple e^ qui fait apparaître les 3 nombres e, pi et i dans une même expression simple. Bien que sa représentation géométrique soit plutôt triviale, il s'en dégage une saveur subtile et pleine de mystère...franklovisolo a posté le 3 mai 2016 à 11h05Millman a posté le 3 mai 2016 à 14h08Si vous ajoutez des parenthèses ce n'est plus le même calcul... Notons quand même que vous arrivez a vous planter même en changeant l’opération car 9-3/1/3+1 es bien égal a 9azerty9374 a posté le 3 mai 2016 à 16h37"9-3/1/3+1 es bien égal a 9" Bah a posté le 3 mai 2016 à 10h05J'en ai mis bien sûr 14 à me demander si j'étais devenu génial ....Lesgriscommentaires a posté le 3 mai 2016 à 09h11J'ai mis 15 secondes à trouver le bon résultat.. Une autre ?azerty9374 a posté le 3 mai 2016 à 09h3015 secondes c'est long ! Plutôt 3, dont 2 à se demander s'il y a un piège. Pondre un article sur un calcul aussi basique, c'est que vraiment le niveau est dramatique.

Enparallèle, l'école Puy-du-Fou Académie est une école art-études qui dispense un cursus scolaire et une formation artistique aux enfants de 3 à 10 ans. "Il y a une forme de contrat moral

"Par le sacrement de mariage l'amour des époux est élevé au rang d'amour divin" affirme le concile Vatican II. Et, ajoute le Rituel du mariage "les époux deviennent l'un pour l'autre sacrement de la présence du Christ". Comment vivre son mariage pour que ces magnifiques promesses ne restent pas lettres mortes ? Qu’est-ce que ça veut dire, s’appuyer sur le sacrement de mariage ? », m’a demandé un jour un couple chrétien. Le mot s’appuyer » ne m’enchante pas. J’aurais peur que le sacrement de mariage soit perçu comme une béquille pour l’amour, une assurance tous risques » contre les aléas de la vie. Ceci dit, le sacrement de mariage est un sacrement fabuleux bien compris, il est un apport considérable pour l’amour. Pourquoi ? Dans un mariage religieux, le Christ est invité aux noces comme Il le fut à Cana. Il est présent au cœur de la relation des époux. Il est partie prenante de leur consentement ; la parole sacramentelle n’est pas celle du prêtre, mais celle des époux. Leur oui » fragile et faillible est en même temps le oui » du Christ qui s’engage à être présent derrière chaque geste d’amour envers le conjoint. Laissez le Christ aimer en vous »L’amour d’un conjoint pour sa moitié est plus que le signe de la tendresse de Dieu, il est la Tendresse même de Dieu. Chacun peut dire à l’autre Plus je t’aime d’un amour oblatif, et plus je te donne Dieu ». Or quand Dieu nous aime, Il nous transforme. De même qu’à Cana, Il a changé l’eau en vin millésimé, dans le sacrement Il transforme l’amour débutant en amour adulte généreux et fécond. Aux couples mariés, je dis Laissez donc le Christ aimer en vous son Esprit d’amour vous apprend à aimer comme Lui d’un amour qui tend à la gratuité, qui – le premier – demande pardon, qui ne se reprend jamais ».Dans le sacrement, le couple est plongé dans la fournaise de l’Amour du Christ pour son Église chaque conjoint est traversé par cet Amour fou et aussi par l’amour reconnaissant de l’Église pour son Époux, le Christ. Le mariage à l’Église n’est donc pas une petite bénédiction pour se protéger. C’est une participation au grand mystère de l’amour divin, qui aime avant d’être aimé, sans reprise, jusqu’au le sacrement, les époux qui le vivent pleinement deviennent les signes des épousailles que le Christ a scellées sur la croix avec l’humanité. Elles se célébreront magistralement dans l’au-delà, dans les Noces éternelles. Dieu donne aux époux cette capacité d’être signes ces grâces de fidélité sur lesquelles ils sont en droit de compter je préfère ce mot à celui de s’appuyer sur », ces grâces qui peuvent donner la capacité de l’impossible ».Denis Sonet Iln'y a pas de définition officielle d'un superyacht (par rapport à un yacht ordinaire), mais dans l'industrie, le terme se réfère généralement à un yacht de plus de 74 pieds de long.
À la fin du xixe siècle, le surnaturel est furieusement à la mode on explore les maladies mentales, on se pique de pratiquer l'hypnose… et on frémit en lisant des nouvelles et des contes fantastiques. En intégrant les dernières découvertes médicales, ses angoisses et ses hallucinations, Maupassant renouvelle le quoi le Horla est-il emblématique du conte fantastique ?I. Les caractéristiques du Horla1. Un conte fantastique• Le Horla est un conte fantastique, c'est-à-dire qu'il met en scène deux logiques opposées l'une rationnelle, l'autre trouve dans le conte fantastique un décor rassurant, quotidien, connu J'aime ma maison où j'ai grandi », des personnages familiers et pleins de bon sens ». Dans ce monde raisonnable font irruption des faits inexplicables […] et elle resta suspendue dans l'air transparent, toute seule, immobile » ; l'aspect surnaturel est renforcé par l'abondance de détails réalistes, le souci de décrire Horla, comme la plupart des contes fantastiques de la même époque, laisse au lecteur la possibilité d'interpréter selon l'une ou l'autre logique. Soit le narrateur est fou Décidément, je suis fou ! », soit le surnaturel existe Cette fois, je ne suis pas fou. J'ai vu… ».2. Le résumé de l'histoireLe narrateur tient son journal, du 8 mai au 10 septembre. L'action se déroule donc sur un peu plus de quatre mois.— Mai une bonne journée passée dans son jardin, à regarder les bateaux. Deux jours plus tard, il se dit malade et inquiet. Sa belle humeur l'a quitté. Passent deux jours sans que sa maladie ne le quitte. Son médecin le rassure. Malgré les médicaments, l'inquiétude persiste. Il note sa nervosité, sa peur de se coucher le soir. Il fait d'affreux cauchemars et rêve qu'on l'étouffe dans son sommeil, en pesant sur sa poitrine.— Juin son état ne s'améliore pas. La solitude du bois, lors d'une promenade, l'inquiète ; il a l'impression d'être suivi et a du mal à retrouver son chemin. Il décide alors de partir un peu, pour se changer les idées.— Juillet un mois plus tard, il reprend son journal et y raconte sa visite au Mont Saint-Michel. À la question faut-il croire à ce qu'on ne voit pas ? » le moine qui l'accompagne répond par l'affirmative. Le narrateur remarque que les cauchemars de son cocher sont semblables aux siens. Dès la deuxième nuit chez lui, ces rêves deviennent intolérables, au point qu'il songe à repartir. La nuit suivante, il remarque qu'une carafe d'eau, pleine la veille, se trouve vide le lendemain matin. Le narrateur décide de tenter quelques expériences seuls l'eau et le lait semblent disparaître. Il constate enfin qu'il ne peut s'agir de somnambulisme. Très effrayé, il part pour Paris, s'y distrait et se moque de ses frayeurs passées. Il assiste à une séance d'hypnotisme qui le trouble beaucoup.— Août dans le jardin, une rose, cueillie par une main invisible, est restée suspendue en l'air devant le narrateur. Il est persuadé de la présence d'un être invisible. Le lendemain, il se demande s'il ne devient pas fou et se sent obligé de rentrer, mu par une force obscure. Il a peur, décide de partir, sans y parvenir. À Rouen, il emprunte un livre sur les phénomènes surnaturels. Il n'arrive pas à se rendre à la gare et ordonne au cocher, contre sa volonté, de rentrer. Il s'aperçoit que les pages du livre tournent toutes seules. Il essaie de saisir l'être invisible qui s'enfuit par la fenêtre. Le narrateur décide de le tuer. La lecture d'un article scientifique sur une épidémie de folie » sévissant au Brésil le convainc que l'être invisible, qu'il baptise le Horla, s'apprête à envahir le monde. Il ne se sent plus maître de ses pensées. Le soir même, il tente d'attraper le Horla, se retrouve face à son miroir, qui ne lui renvoie plus son image. Le lendemain, il fait poser porte et volets de fer à sa chambre.— 10 septembre dernière page du journal. Le narrateur a enfermé le Horla dans sa chambre et a mis le feu à la maison. Tout à son projet, il avait oublié que ses domestiques y dormaient aussi. La seule chose qui le préoccupe, pourtant, est de savoir si le Horla est bien mort. Ce n'est pas si sûr…II. Les personnages1. Le narrateur• Le narrateur ne donne aucun indice concernant son identité. C'est un homme j'ai passé toute la matinée étendu sur l'herbe », normand, qui n'a pas besoin de travailler. Il est cultivé et curieux Je viens de lire ceci dans la Revue du Monde Scientifique » et analyse de façon très précise, presque scientifique, ses sensations un simple malaise, un trouble de la circulation peut-être, l'irritation d'un filet nerveux, un peu de congestion ». Il n'est ni fou ni crédule Les faits qu'il avança me parurent tellement bizarres, que je me déclarai tout à fait incrédule. », ce qui rend son témoignage plus lecteur de la fin du xixe siècle peut donc s'identifier aisément au narrateur, ce qui renforce la violence du surnaturel et la montée de l' Le Horla• Les preuves que réunit le narrateur de l'existence d'un être invisible » peuvent former une sorte de portrait du Horla. Son corps ne paraissait point posséder de contours nettement arrêtés, mais une sorte de transparence opaque. Il boit de l'eau et du lait sans paraître toucher à aucun autre alimen. » Il semble parfois craintif […] il s'était sauvé ; il avait eu peur, peur de moi, lui ! ».Le Horla, c'est l'Autre, mystérieux, qui cristallise les peurs J'ai peur… de quoi ? ». Son nom même exprime cette étrangeté hors de là, qui fait aussi penser au horsain, mot normand pour désigner l' Les thèmes1. La folie• Chaque page du journal commence par une sorte de bulletin de santé. Le narrateur est d'abord simplement souffrant Je suis malade, décidément !, Mon état, vraiment, est bizarre. ». Très vite, il fait référence à la folie Je deviens fou, décidément, je suis fou !, je me demande si je suis fou. ». Il décline alors le thème de la folie, sous toutes les formes connues par la science ou la religion hallucinations, démence, troubles, fantasmagories, délire » et jusqu'à la possession par le Le surnaturel• Le narrateur décrit précisément les manifestations surnaturelles auxquelles il assiste je vis, je vis, distinctement, tout près de moi » une rose cueillie par une main invisible, l'eau disparue de la carafe, les pages d'un livre tournant toutes seules, le reflet du narrateur kidnappé » dans son miroir. Dans le Horla, le surnaturel est donc essentiellement marqué par l'invisible L'air invisible est plein d'inconnaissables Puissances ».3. Le double• Maupassant connaissait les découvertes de son époque en psychiatrie. Il exploite le thème du double dans ce sens il y a dans l'être deux moi » contradictoires, l'un normal et logique, l'autre inquiétant et irrationnel. Le narrateur se sent menacé par ce second moi » devenu un autre un être étranger, inconnaissable et invisible, anime, par moments, quand notre âme est engourdie, notre corps captif qui obéit à cet autre ». Pour se débarrasser de ce double qui prend possession de lui, le narrateur n'a qu'une issue se tuer Alors… alors… il va donc falloir que je me tue, moi !… ».IV. Les techniques1. Le journal• Maupassant choisit la forme du journal intime. Le narrateur consigne le soir les événements de la journée. Il emploie la première personne. Cela permet de pénétrer les sentiments du personnage et lire son histoire sur le vif. Le journal se caractérise donc par un certain désordre le narrateur ne prend pas de recul par rapport à ce qui lui arrive ; il est encore sous l'emprise de ses angoisses quand il prend la plume. L'aspect décousu de ses remarques favorise le fantastique.• Le récit est irrégulier, fragmentaire le narrateur écrit parfois tous les soirs du 3 au 6 juillet par exemple, d'autres fois il passe un mois sans écrire le 2 juillet suit le 3 juin. Ainsi alternent les accélérations, moments de panique et d'affolement, et les La ponctuation• Maupassant utilise tous les signes et joue particulièrement avec les signes de ponctuation expressifs points de suspension, d'exclamation, d'interrogation. La ponctuation donne son rythme au texte. Au début du livre, elle est surtout constituée de points et de virgules. Dans les passages de peur ou d'affolement, le rythme est saccadé, les signes de ponctuation se bousculent Non… non… sans aucun doute… Alors ?… alors ?… » ; on relève alors huit signes de ponctuation pour sept mots, ce qui exprime bien la confusion du Qui est Maupassant ?• Guy de Maupassant travaille dans l'administration et fréquente Flaubert un ami de sa mère et Zola, qui resteront pour lui des modèles littéraires. Il publie aussi des contes et des nouvelles réalistes dans lesquelles il peint les bourgeois et les paysans normands. En 1877, apparaissent les premiers symptômes de sa maladie, la syphilis. Celle-ci qui provoque de nombreux troubles de la vue, du sommeil, et des maux de tête, qui ne cessent de s'aggraver. Il suit pendant deux ans les cours de Charcot, célèbre psychiatre, à l'hôpital de la Salpêtrière, à Paris, et publie le Horla en 1887. Interné en hôpital psychiatrique, il meurt en 1893.
LeMonde, encore. Entre un reportage en Algérie et un autre dans l’Afghanistan du commandant Massoud, ce portrait de l’artiste en homme libre — cette promenade dans Londres avec un Salman que je découvre, pour la première fois, tel qu’il était sans doute avant : drôle, facétieux, curieux de tout, amoureux des choses de la vie, merveilleusement
Suite au classement des films de 2013, j'ai, bien sûr, eu des remarques sur les métrages sélectionnés. Notamment sur la non-présence de "Ghost Tits" merci Tom Spouex, un "film" dans lequel un homme doit faire face à la disparition des seins de sa copine. Oui, c'est débile mais ça a l'air plutôt drôle même si ce n'est malheureusement qu'une fausse bande-annonce et ça m'a donné envie de revenir sur des films ou les héros sont confrontés à des problèmes sexuels qui prennent des proportions énormes et horribles ! Voici donc 6 films surfant sur ces thèmes. BAD BIOLOGY Sex addict de Frank Henenlotter Jennifer, photographe, est "nymphomane" et cherche à combler son appétit sexuel auprès de tous les hommes qu'elle croise. Problème, son désir est tellement puissant qu'elle a tendance à faire mourir ses amants ou à les tuer. Batz, jeune homme dont le pénis a été coupé en même temps que le cordon ombilical use et abuse de produit dopant afin de réussir à provoquer une érection à un sexe que des médecins lui ont greffé et ce jusqu'à rendre son pénis immense. Lorsque Jennifer rencontre Batz lors d'un shooting photo, la particularité du jeune homme va intéresser la photographe... Fort sexué et aussi assez gore, "Bad Biology" est extrêmement délirant autant dans son propos que dans sa réalisation. Henenlotter n'hésitant pas à nous montrer le pénis mutant de Batz ou les bébés monstrueux de Jennifer qui féconde et accouche quelques minutes après avoir eu un rapport. THE TAINT de Drew Bolduc Dans une région américaine, l'eau est contaminée et transforme les hommes en tueurs misogynes. Un seul homme, parti se promener dans les bois, échappe à la contamination et va tenter de lutter contre "The Taint". De son propre aveu voir interview sur ce blog, le réalisateur Drew Bolduc a cherché à faire le film le plus misogyne au monde. La gente féminine en prend donc pour son grade et se fait régulièrement éclaté le crâne sous les coups d'hommes devenus fous. Ne vous inquiétez pas, mesdemoiselles et mesdames, les hommes aussi se font bien esquintés lors de la vengeance du héros, Phil, et de son amie. Gore, fun et stupidité sont les maîtres mots de chef d'oeuvre du cinéma indépendant. PERVERT de Jonathan Yudis James va rendre visite à son père qui vit dans une ferme en plein désert. A son grand étonnement, James se rend compte que son paternel est un gros queutard et qu'il est entouré de plusieurs jeunes filles. Un peu énervé, surtout que lui n'a jamais réussi à draguer une seule fille, James craque et couche avec une des femmes de son père. Ce dernier l'apprend assez vite et la nuit suivante, la jeune fille est retrouvée sauvagement commence à soupçonner son père d'être un tueur en série... *ATTENTION SPOILER* Sauf que le tueur n'est pas toujours celui qu'on croit puisque James va se rendre compte que, la nuit lorsqu'il dort, son pénis se détache de son corps et s'attaque à la gente féminine ! S'en suivra des séquences complètement folles ou le sexe de James, doté d'un visage et d'un ricanement pervers, part massacrer toutes les jeunes filles de la région de toutes les manières dont un pénis vivant peut le faire je vous laisse imaginer. ONE EYED MONSTER de Adam Fields Ron Jeremy, le célèbre acteur pornographique connu pour son immense pénis, part dans un chalet isolé tourner quelques scènes de son nouveau film avec toute son équipe. Malheureusement, Ron est tué par une étoile filante qu'il se prend en pleine tronche, un alien prend possession de son sexe et se met à attaquer l'équipe du film. Réalisé sur le ton de la comédie, le film de Fields est une sorte de slasher/home invasion ou les personnages usent de subterfuges dignes de "Maman j'ai raté l'avion" pour essayer de tueur le sexe extra-terrestre n'hésitant pas à accrocher des petites culottes aux fenêtres afin d'attirer la "bête". TEETH de Mitchell Litchenstein Il n'y a pas que les hommes qui ont des problèmes avec leur sexe, il y a aussi Dawn, jeune adolescente chaste qui va se rendre compte, lors d'une tentative de viol, que son vagin est pourvu de dents... Traité de façons plus sérieuse que ses homologues masculins de "Pervert" ou de "One-Eyed Monster", "Teeth" ne tombe jamais dans le très vulgaire et tente même un discours sur la puberté et développe ses personnages. Pas un grand film mais c'est à voir ! GHOST TITS de Lucia Aniello On en parlait donc en introduction, voici "Ghost Tits", une excellente fausse bande annonce dans laquelle on découvre Sam, jeune homme dont le bonheur se trouve dans la poitrine opulente de sa petite amie, Katie. Lorsqu'au réveil, il s'aperçoit que Katie a perdu en volume mammaire, il est d'abord déçu puis désorienté en voyant que, même sur les photos, les seins de sa copine ont disparu ! Certain de savoir ce qu'il a connu, Sam s'engouffre dans la théorie du complot sachant que ni ses meilleurs amis, ni Katie elle même n'ont souvenir qu'elle avait de plus gros seins. Sam est-il fou ? Est-il sujet à une malédiction ? Est-ce un coup du soutien gorge potentiellement maléfique que Sam a offert à Katie quelques temps auparavant ? On aimerait bien le savoir tiens !!

TRIBUNE Le projet de souveraineté européenne doit être repensé en fonction d’une menace russe qui va perdurer, analyse l’ancien diplomate, dans une tribune au « Monde ». Il souligne la nécessité pour Paris de redéfinir aussi sa stratégie vis-à-vis d’un « Sud global » qui s’autonomise toujours plus. #MichelDuclos # #L #agressionrusse C'est à

Rechercher > Ce qu'il y a de fou dans le monde > tab Ce qu'il y a de fou dans le monde Auteur Communauté du Chemin Neuf, Communauté du Chemin Neuf Catégories chant à l'Esprit Saint Temps liturgiques autre E A Ce qu'il y a de fou dans le monde, E F B7 Voilà ce que Dieu a choisi. E G Cm A Ce qu'il y a de faible dans le monde, E B7 E Voilà ce que Dieu a choisi. Contrechant Viens Esprit de feu Viens Esprit d'amour Viens Esprit de Dieu Viens nous t'attendons. © - Communauté du Chemin Neuf ex-Artemas Pourle dire crûment, le fou rire vous plonge dans un état proche de l'orgasme : vous êtes hors de vous, hors conscience, c'est-à-dire que vous n'êtes plus qu'un corps. Et comme dans l TLFi Académie9e édition Académie8e édition Académie4e édition BDLPFrancophonie BHVFattestations DMF1330 - 1500 FOU1ou FOL, FOLLE, adj. et subst.[Rem. Fol. V. infra la rubrique Prononc. et Orth. La forme fol est employée, sans raison d'euphonie, dans le style archaïsant ou p. plaisanterie.]I.− AdjectifA.− Qui présente des troubles du comportement ou de l'esprit dénotant ou semblant dénoter une altération pathologique des facultés mentales. Synon. aliéné, dément, déséquilibré; anton. sain, commencé par vous dire que le capitaine était fou, et que ses actes nous paraissaient nuls en bonne justice. − Qui vous le prouve, Mathieu? repris-je avec force Nodier, Fée Miettes,1831, p. 97.Il n'était venu à la pensée de personne que la fille de Kermelle fût folle. Extérieurement elle était comme tout le monde, sauf son mutisme presque absolu Renan, Souv. enf.,1883, p. 50.Les médecins constatèrent qu'il était fou Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Auberge, 1886, p. 10861. Il ne me reconnaissait pas, il écumait, il avait des yeux de fou. Il est bien réellement devenu fou », pensai-je avec terreur. Dans cet instant de désarroi, d'un effort prodigieux, il réussit à faire basculer l'échelle et à me précipiter sur le sol. Abellio, Pacifiques,1946, p. 391.− Loc. adj.♦ Fou à lier, à enfermer. Cet excellent homme tenait M. Ribert pour fou, fou à lier. Entre nous, il croyait, avec M. Duvergier de Hauranne, que le romantisme est une maladie comme le somnambulisme ou l'épilepsie France, Vie fleur,1922, p. 375.♦ Fou furieux. Il est devenu fou furieux et actuellement, s'il n'est pas mort, il est enchaîné dans un cachot sur la paille Constant,Cahier rouge, 1830, p. 12.♦ Fou perdu. Il est fou! gémit la mairesse, fou perdu! Il ne vit plus que pour son nez, pis qu'un chien, le malheureux Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1437.− P. anal. Chien fou. Chien enragé. Il suffit d'un farceur criant Au chien fou!... » ou bien Un bœuf échappé!... » et l'on court, on se bouscule, on s'effare A. Daudet, Tartarin Alpes,1885, p. 261.Rem. Constr. vieillie fou de + subst. désignant une partie du corps, siège du trouble. Elle riait par éclats nerveux, elle rêvait avec mollesse, en femme folle du cœur et de la tête Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 47. Fou de corps, fou d'esprit, fou d'âme, De cœur, si l'on veut de cerveau Nouveau, Valentines, 1896, p. 200.B.− 1. [En parlant de pers.] Qui est dans un état psychologique de trouble intense ou d'exaltation causé par une forte émotion ou un sentiment poussé au paroxysme. Synon. bouleversé, égaré, enthousiaste, hors de soi; anton. calme, de sang-froid, Absol. L'imagination agite si cruellement que la mort même est un meilleur état que de telles craintes. Mais non, je suis folle c'est la poste, votre négligence. Je souffre bien Staël, Lettres L. de Narbonne,1793, p. 131.Il ... fouilla dans tous les coins, tous les meubles, tous les tiroirs, derrière les murs, sanglotant, hurlant, éperdu, fou Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 2062. Cette musique de boîte de nuit me fait toujours tant d'effet que c'est une honte, je ne peux pas du tout en juger raisonnablement ... les gens étaient fous, applaudissaient, hurlaient! Dans la pièce où je me cachais, un couple s'embrassait éperdument, et je me laissais, pour la première et dernière fois, embrasser par mon patron. Triolet, Prem. accroc,1945, p. 316.− [En parlant d'une partie du corps siège d'une expression, d'un comportement] Rire fou. Delphine le serra par une étreinte folle et l'embrassa vivement, mais sans passion. Vous m'avez sauvée! » Des larmes de joie coulèrent en abondance sur ses joues Balzac, Goriot,1835, p. 164.Il eut un sursaut terrible, regardant Daru sans le reconnaître avec des yeux fous et une expression si apeurée que l'instituteur fit un pas en arrière Camus, Exil et Roy.,1957, p. 16193. Un tremblement agitait Ragu, ses yeux devenaient fous, tandis qu'il avançait toujours davantage sa mâchoire convulsée. Et, rageusement, il grogna, perdant tout respect, car il n'y avait plus là qu'une femelle et qu'un mâle. Zola, Travail,t. 2, 1901, p. 34.− Locutions♦ Être comme fou. J'étais comme fou; j'avais envie de rire et de pleurer. Les Parisiens criaient − Ah! Michel! Il est revenu, Michel! Hist. paysan,t. 2, 1870, p. 210.♦ Fou furieux. Extrêmement violent sous l'effet d'un accès de colère. C'est un brutal, que ses mauvaises habitudes peuvent rendre fou furieux quand on le contrarie Aymé, Quatre vérités,1954, p. 207.V. aussi bleuir ex. 5.♦ Rendre qqn fou. Faire perdre à quelqu'un tout sang-froid ou toute patience. Ce sang-froid rendait Leuwen fou; s'il n'eût été retenu par l'idée de sa mère, il eût déserté actuellement sur la grande route Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 56.Ce que je ne peux pas supporter, ce sont les imbéciles, les gens qui m'ennuient, ça me rend folle Proust, Sodome,1922, p. 870.b [Avec un compl. de désignant la cause du trouble] α [Le compl. désigne un affect] Fou de terreur, Morel, revenant de sa stupeur première, ne doutant pas que ce ne fût un guet-apens ... dégringola quatre à quatre les quelques marches de la villa Proust, Sodome,1922p. 1082.Il est fou de joie... Il est content... Il grimpe sur son fauteuil à seize francs... Il acclame l'escadrille des catholiques trafiquants il sent monter en lui l'espoir Prévert, Paroles,1936, p. 1384. Grand capitaine à vingt ans [Condé], fou d'orgueil après ses quatre victoires, fou de colère après seize mois de prison, ivre de haine jusqu'au crime et à la trahison, il revient, lion maté par le renard Mazarin, s'effondrer aux pieds du roi le plus roi qu'on ait jamais vu. Lemaitre, Contemp.,1885, p. Fou de douleur, de jalousie; fou d'amour, de bonheur. β Rare. [Le compl. subst. ou inf. désigne une circonstance] Elle est quasi folle de sa mort Balzac, Méd. camp.,1833, p. 272.Elle [la passion nihiliste] tue, folle de sentir que ce monde est livré à la mort Camus, Homme rév.,1951, p. 352.Rem. On relève qq. ex. de fou de peur + de + inf. La sueur au front, les pieds plus lourds, Courant toujours et fous de peur de voir toujours La lune en sang courir derrière eux dans les branches! Samain, Chariot, 1900, p. 198. Je rentrais, fou de joie de vous voir, de retrouver la roulotte, d'embrasser maman Cocteau, Par. terr., 1938, I, 3, p. 201.2. [En parlant d'un trait psychol., d'un affect]a [Avec, selon les cont., une valeur morale dépréc.] Qui dépasse la mesure considérée comme convenable, par sa violence, son intensité ou le désordre qu'il peut causer. Fol orgueil; désir fou; ambition folle. Le système démocratique favorise ses trois défauts essentiels [de l'Arabe] une prétention folle, un goût effréné du bavardage, et un penchant inné aux affaires louches, au tripotage Tharaud, Alerte en Syrie!1937, p. 168.Ils substituent à l'humble et simple désir humain leurs imaginations folles et terribles Mauriac, Journal,1940, p. 2125. Il connaissait l'entêtement des vieillards, les folles passions des jeunes, les contraintes et les relâchements de la misère. Les crimes, les débauches, les dévouements, il les connaissait. Queffélec, Recteur,1944, p. Qui ne peut être contenu, maîtrisé. Gaieté folle. Synon. irrépressible, attendit cinq minutes, dix minutes, un quart d'heure. Une terreur folle l'envahissait. Ils l'avaient tué sans doute, saisi, garrotté, étranglé Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Serre, 1883, p. 677.La prisonnière, en proie à un vertige fou, comme si l'espace tout entier eût chaviré sur elle Pergaud, De Goupil,1910, p. 195.Tant que j'avais cheminé, j'avais une soif folle; à présent ma soif était disparue Arland, Ordre,1929, p. 535.Amour fou 6. La tentation fut plus forte que ses hésitations. − Écoute », fit-il brusquement, et il rougit comme un gamin. C'est idiot, mais j'ai une envie folle de prendre un bain... tout de suite, avant dîner... Est-ce possible? » − Parbleu! » s'écria Antoine, amusé. Il eut l'absurde impression d'une petite revanche. Bain, douche, tout ce que tu voudras! ... Viens. » Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 145.♦ Fou- rire*. 3. [En parlant de pers.] Fou de qqc./qqna [Le compl. prép. désigne une chose] Qui a une passion, un goût excessif ou exclusif pour quelque chose. Synon. féru, mordu, passionné de qqc..Les Ibères ... sont fous du chant et surtout de la danse. C'est, après le penchant fou à l'amour, le trait le plus frappant de leur caractère Stendhal, Mém. touriste,t. 2, 1838, p. 34.Il était amateur fou de la pêche Miomandre, Écrit sur eau,1908, p. 114.Un vieux magistrat ami des miens, traducteur de comédies espagnoles, fou de l'Espagne Blanche, Modèles,1928, p. 667. ... [Nietzsche] aristocrate qui a su dire que l'aristocratie consiste à pratiquer la vertu sans se demander pourquoi, et qu'il faut douter d'un homme qui aurait besoin de raisons pour rester honnête, fou de droiture cette droiture devenue un instinct, une passion », serviteur obstiné de cette équité suprême de la suprême intelligence qui a pour ennemi mortel le fanatisme », son propre pays, trente-trois ans après sa mort, l'a érigé en instituteur de mensonge et de violence... Camus, Homme rév.,1951, p. [Le compl. prép. désigne une pers.] Qui éprouve de la passion pour quelqu'un. Être amoureux fou de qqn. Ce qui contribua surtout à rendre Rodolphe amoureux fou de Mademoiselle Mimi, ce furent ses mains Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 157.Elle est folle de sa patronne. Elle la chouchoute, elle la dorlote, elle coucherait sur sa carpette si on le lui permettait Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 998. − Gaillard du Gougier! vraiment! Joli parti, parlons-en! − Le plus beau garçon de la région! Toutes les filles à marier sont folles de lui. − Pourquoi de lui »? tu n'avais qu'à dire Toutes les filles à marier sont folles. » Enfin... c'est pour quand? − Ah! voilà! ... − Je pensais bien qu'il y avait un Ah! voilà! » Colette, Mais. Cl.,1922, p. Loc., vieilli♦ Folle de son corps. Qui se livre à la débauche. Les Fillettes de Paimpol, comme dit la vieille chanson islandaise, sont un peu folles de leur corps, et ne résistent guère à un garçon aussi beau Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 92.Cf. faire folie de son corps v. folie1B 1.♦ Fou de la croix. Qui est en proie à une exaltation mystique chrétienne. Il y a deux siècles, Mademoiselle de Plémeur, avec un cilice et folle de la Croix, eût marché sanglante sur les routes Montherl., Olymp.,1924, p. 286.C.− 1. [Avec, selon les cont., une valeur dépréc. de condamnation ou de rejet]a Qui est dénué de bon sens, de prudence, qui va à l'encontre de ce qui serait raisonnable. Quasi-anton. raisonnable, sensé. α Absol. Involontairement, contre la logique et la nécessité des choses, notre pensée se laisse aller à ce beau projet fou, d'une vie que l'on passerait à voyager ainsi, avec des personnes sympathiques, allant toujours et n'arrivant nulle part Goncourt, Journal,1864, p. 68.De tels avantages doivent donc engager les viticulteurs, non à se lancer dans de folles et chimériques entreprises mais à étudier le problème posément avant de passer aux réalisations qui s'imposent Levadoux, Vigne,1961, p. 113.Proverbe. Souvent femme varie, Bien fol est qui s'y fie 9. Ce jour même, dans une réunion publique de Belleville, où il était entré, Maurice entendit réclamer de nouveau l'attaque en masse. L'idée était folle, il le savait, et son cœur battit pourtant, devant cette obstination à vaincre. Quand tout est fini, ne reste-t-il pas à tenter le miracle? La nuit entière, il rêva de prodiges. Zola, Débâcle,1892, p. 578.− Locutions♦ [P. réf. à la aux Vierges folles. Personnages d'une parabole de l'Évangile Matthieu xxv, 1-13] L'une était une vierge sage et l'autre était une vierge folle. J'ai vu l'une mesurer l'huile de sa lampe, au déclin du jour, pour éclairer sa tâche austère. J'ai vu l'autre, en proie au fou rire, laisser sa torche s'éteindre, et elle ne la remplaçait pas dans la nuit Jammes, Mém.,t. 2, 1922, p. 225.P. ext. Femme légère. Au Quartier Latin, vers une heure cela devenait splendide; les courtisanes défaites, vautrées sur des genoux inconnus, les jupes relevées .... Des vierges folles chantaient; on dansait le cancan sur les places Gide, Corresp.[avec Valéry], 1891, p. 112.♦ Folle femme vieilli. Courtisane. C'étaient les folles femmes surtout qui avaient la réputation de se farder Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 7, 1863-69, p. 189.♦ Les années folles. Les années suivant l'armistice de 1918. Ces Années folles », que l'on appelait naïvement l'après-guerre et qui n'étaient qu'un entracte » aux couleurs de Paul Morand, de Van Dongen et de René Clair G. Guilleminault, Les Années folles,Paris, Denoël, 1956, p. 11.P. anal. Période d'euphorie économique et/ou culturelle. Il suffisait qu'une grande société industrielle annonçât la création d'un département nucléaire, pour que le cours de ses actions fît un bond en avant. Peu après ces années folles » de l'énergie atomique, les bénéfices se sont transformés le plus souvent en pertes Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 109.♦ Tête folle vieilli. Elle était tête folle, et totalement ignorante des convenances et des usages. Et ses caprices reflétaient ce déséquilibre Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 82.− En partic., DR., vieilli. Folle enchère*. − Spécialement♦ [Qualifiant une proposition] Il est évidemment fou d'entreprendre si l'on ne se fie d'abord à soi Alain, Propos,1921, p. 327.Le tragique de la vie, c'est d'aimer ce qui est éphémère. Il ne serait pas plus fou de s'attacher d'un cœur désespéré à ce beau jour finissant qu'à une créature Mauriac, Journal,1937, p. 112.♦ Emploi interjectif. − Folle! s'écria-t-elle tout à coup sans dire à qui elle destinait cette insulte Green, Moïra,1950, p. 37.V. rem. 1 in fine. β [Constr. avec un compl. prép. de désignant une action] C'est bon, espèce de petite vierge ... tu réciteras un speech à mon ministre d'ami, il ne s'embêtera pas à te regarder, sais-tu? Il est complètement fou de lâcher ici de pareilles choses! MlleSergent me tuera! Colette, Cl. école,1900, p. 260.Il se répétait qu'un Jean Cazenave n'est pas mariable. Les Cazenave étaient fous de prendre au tragique cette farce Mauriac, Baiser Lépreux,1922, p. 160.b Qui s'écarte de ce qui est considéré comme convenable dans les normes sociales dominantes. Anton. bon, fuite de Mary et de Jane avait donné mauvaise réputation aux demoiselles de Skinner Street, et les directrices d'école se méfiaient de cet élevage. De loin elle admirait, avec un peu d'envie et de tristesse, la vie folle et romanesque, dangereuse aussi, mais variée, de ses sœurs Maurois, Ariel,1923, p. 220.Il arrivait même que des visites maladroites lui donnassent des réflexes fous. Ainsi gifla-t-il la vicomtesse. Ainsi s'éloigna-t-il des codes Cocteau, Fin Potomak,1940, p. 53.− En partic., dans le domaine de la philos. premiers poëtes ou les premiers auteurs rendaient sages les hommes fous. Les auteurs modernes cherchent à rendre fous les hommes sages Joubert, Pensées, t. 1, 1824, p. 437.− P. ext. Bizarre, extravagant. Quasi-synon. dingue fam..Il est fou et loufoque, déclare Marthereau, qui a coutume de renforcer l'expression de sa pensée par l'emploi simultané de deux synonymes Barbusse, Feu,1916, p. 16.2. [Sans valeur dépréc. de rejet ou de condamnation]a Qui, affranchi des convenances ou des normes de comportement habituel, se laisse aller à la gaieté, à l'insouciance, à l'exubérance. Synon. fantasque, folâtre; anton. moments de joie et d'amitié vive et folle que l'on trouve ... chez les jeunes filles d'ailleurs les plus retenues Stendhal, Prom. ds Rome,t. 1, 1829, pp. 175-176.Dieu me garde de parler seulement le langage du bon sens en bien comme en mal, il convient d'être un peu fou Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 132.♦ Cœur fou. On se laisse griser. La sève est du champagne et vous monte à la tête... On divague; on se sent aux lèvres un baiser Qui palpite là, comme une petite bête... Le cœur fou robinsonne à travers les romans Rimbaud, Poés.,1871, p. 72.− [En parlant d'un moment de jeu, d'une mus.] Synon. me précipite au dehors au milieu d'une folle partie de loup en criant Je joue! » comme je crierais Au feu! » Colette, Cl. école,1900, p. 52.Je laisse le rondeau final [du quatuor en ré] d'un entrain fou, qui exploite indéfiniment une ritournelle de quelques notes Ghéon, Prom. Mozart,1932, p. 122.♦ P. anal. Les roulades des oiseaux, la nage folle des poissons sortant de leur léthargie de l'hiver Goncourt, Journal,1889, p. 962.b Littér. [En parlant d'une chose] Qui porte à la gaieté, à l'insouciance. Les longues nuits demain remplaceront, lugubres, Les limpides matins, les matins frais et fous, Pleins de papillons blancs chavirant dans les choux Samain, Chariot,1900, p. 126.Ce lilas, derrière les grilles D'un petit jardin triste et doux, Donne un parfum plus fort, plus fou Que ne font toutes les vanilles Noailles, Éblouiss.,1907, p. 338.3. En partic., dans le domaine artistique ou de la s'écarte, s'affranchit des règles esthétiques en particulier, classiques ou de bon goût dominantes. Anton. très joli des chapeaux fous, des cheveux trop dorés, des bagues Colette, Cl. Paris,1901, p. 238.L'église de San Francisco, avec ... son portail fou, ses moulures extravagantes Morand, Air indien,1932, p. 189.Qui les aime plus que moi, ces façades convulsionnaires de Borromini, et la folle chapelle de la Sapienzia? Green, Journal,1935, p. 1710. La Fontaine est un auteur à conseiller, en ces temps d'alittérature, plus fou et plus libre qu'aucun de vous, brisant le vers et en jouant avec tant de grâce dans sa folie qu'il n'y paraît pas. Mauriac, Mém. intér.,1959, p. Qui échappe à la raison. Synon. absurde, irrationnel; anton. raisonnable, historiens distingués lui doivent [à Jeanne d'Arc] d'avoir fait des chapitres bien systématiques ou un peu fous Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 2, 1863-69, p. 418.L'idée qu'il y a quelque mystère caché à l'intérieur des choses est une idée folle, mais naturelle Alain, Propos,1933, p. 1117.Dans un monde aussi incohérent, l'existence de Dieu ne serait pas une chose plus folle que la non-existence de Dieu Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 25011. C'est là [à Marseille] que je mesurai la distance entre le jeune homme fou de poésie qui me rendait visite ... et le fou chantant qui chantait seul et n'avait de fou que la folle sagesse des poètes. Cocteau, Foyer artistes,1947, p. 150.− En partic., MYSTIQUE CHRÉT. V. folie E n'a-t-il pas rendu folle la sagesse de ce monde? car puisque le monde n'a pas su, par la sagesse, connaître Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver ceux qui croient par la folie de la prédication Gilson, Espr. philos. médiév.,1931, p. 23.Si la croix est la vérité, la vérité est folle Mauriac, Journal,1940, p. 274.E.− P. anal. [Gén. en fonction d'épithète postnominal; qualifiant un subst. désignant une réalité concr.]1. [Qualifiant un subst. désignant un objet naturel] Qui va en tout sens en donnant l'apparence du désordre. Cheveux fous. Les belles flammes folles dans la cheminée avaient l'air de se mourir Loti, Rom. enf.,1890, p. 9.Je regardais aller et venir les doigts de Marguerite et aussi l'ombre que projetait, sur sa joue, une mèche folle qui boucle devant son oreille Duhamel, Confess. min.,1920, p. 154.Cf. aussi arbrisseau ex. 2.− Spécialement♦ Folle-avoine cf. avoine A 1 synt.. ♦ Folle-farine. Partie la plus fine de la farine qui s'envole au moindre souffle. Il est bon de ne laisser entre le faux fond et le fond véritable [de la cuve à filtrer] qu'une distance très faible ... sinon on risque d'y accumuler une grande quantité de boue et de folle farine Boullanger, Malt., brass.,1934, p. 259.♦ Herbes folles. Herbe qui croît en abondance et au hasard. Les betteraves aux hautes fanes et l'herbe folle des champs incultes trempaient les jambes jusqu'aux genoux Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 41.♦ Brise folle, vent fou. Brise, vent qui change sans cesse de direction. Il y avait encore trop de vent, surtout des vents fous, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre Giono, Que ma joie demeure,1935, p. 275.2. [Qualifiant un subst. désignant un objet artificiel] Dont le mouvement n'est plus contrôlé. Voiture folle. Quasi-synon. par le sommeil, il le sentait, ce cerveau, pareil à un moteur fou, tourner, tourner dans sa tête Martin du G., Thib.,Mort père, 1929, p. 1307.Sur une route, pour éviter un camion fou », un jeune médecin se voit obligé de freiner brutalement. Sa voiture dérape, fait plusieurs tonneaux et s'écrase J. Gauthier, Çà s'est passé un dimancheds Le Canard enchaîné, 27 sept., 1967, p. 4.♦ P. anal. Patte folle. Jambe dont on ne domine pas tous les mouvements. Avec ma patte folle, dis-je, je ne suis pas suspect. Je partirai en avant, en éclaireur Abellio, Pacifiques,1946, p. 369.− Spécialement♦ [Qualifiant un élément mobile d'un dispositif technique] Qui est indépendant de l'arbre qui le porte et sur lequel il tourne. Toute accélération du mouvement [d'un câble] a ... pour conséquence une modification simultanée de la vitesse de rotation de la molette, poulie folle ... sur laquelle passe le câble avant de s'engager dans le puits Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 1023.Le principe du damper » [amortisseur placé au bout du vilbrequin] est simple un ou deux plateaux sont montés fous sur le vilebrequin et arrêtés par des épaulements Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 52.♦ Balance folle. Balance dont le fléau ne se stabilise pas au point d'équilibre. Dira-t-on que l'introduction d'une quantité infiniment petite peut quelquefois suffire à rompre l'équilibre comme il arrive dans le cas de la balance folle? Boutroux, Contingence,1874, p. 55.Aiguille, boussole folle. F.− [Fou sert à indiquer une grande quantité ou le haut degré] Quasi-synon. considérable, [En position d'épithète postnominal d'un subst. précédé d'un art. indéf.] Avoir un travail, un succès fou; gagner un argent fou; des prix fous; une vitesse folle. Il ... lance, du bout de son pied, un ballon à des hauteurs folles Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 64.Il dit ... que c'est d'une gravité folle... qu'il faut prendre des mesures, toute affaire cessante... qu'il faut peut-être envisager d'urgence le déplacement de son quartier général Romains, Verdun,1938, p. 193.Ils sont couchés depuis longtemps .... Depuis un temps fou, depuis des heures » Butor, Passage Milan,1954, p. 22312. ... il fait soleil. Il fait même un soleil fou. Il vient de tous les coins du ciel à la fois à travers les déchirures des nuées. Il balaie tout le paysage comme un faisceau de phare, comme un phare tournant à cent faisceaux. Giono, Noé,1947, p. a C'est fou + prop. fou ce que nous avons pu boire, Modigliani et moi, et quand j'y pense, j'en suis épouvanté Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 199. C'est fou comme vous pouvez prendre les choses au sérieux! On dirait que vous jouez votre tête! » Beauvoir, Mandarins,1954, p. 521.b C'est fou + subst. suivi d'une fou tout le bien qu'ils pensent de vous Beauvoir, Mandarins,1954p. 324.Tout le monde disait du bien de son livre, c'était fou le courrier qu'il avait reçu Beauvoir, Mandarins,1954p. 99.Rem. Lorsque le subst. est au plur. ou est un subst. collectif, la constr. ci-dessus implique une idée de grande gén. 1. Fou est fréq. employé dans des énoncés ayant une valeur insultante; cet emploi amalgame les diverses accept. distinguées ci-dessus le dérèglement pathologique, le manque de bon sens, la transgression des normes habituelles de comportement. Dans cet emploi, fou a de nombreux quasi-synon. pop. ou fam. dérangé, détraqué, fatigué, malade; braque, cinglé, dingo, dingue, fada, louf, loufoque, louftingue, maboul, marteau, piqué, siphonné, sonné, tordu. 2. La docum. atteste les loc. adj. figées. a Fam. pas fou, pas si fou. [Gén. employé en appos. qualificative du suj.] Quasi-synon. pas con, pas si con, plus malin. Ils ne se mouillaient pas eux-mêmes. Pas si fous. [Ils chargeaient leurs femmes de saigner au rasoir les filles rebelles] Le Breton, Rififi, 1953, p. 129. Quelques mômes du coin, pas fous, commençaient déjà à démonter les petites pièces Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 175. Pas folle, la guêpe v. ce mot B. b Tout fou. Très exubérant et/ou étourdi cf. Clément ds rem. 2 in fine. P. anal. [Le garde] Entrez donc, Monsieur, le temps est tout fou » La Varende, Contes fervents, Gde Chue, 1948, p. 106.II.− SubstantifA.−1. Personne qui présente des troubles du comportement ou de l'esprit dénotant ou semblant dénoter une altération pathologique de ses facultés mentales. Un fou dangereux, méchant, inoffensif. Le jeter à Bicêtre. Le plonger dans des bains d'eau de glace, des bains mortels; le tenir là enfermé avec des fous, pour le rendre fou Goncourt, Journal,1864, p. 82.Ne perdez pas de vue ce fou, la tête surmontée d'un vase de nuit, qui pousse, devant lui, la main armée d'un bâton, celui que vous auriez de la peine à reconnaître Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 355.Va-t'en de toi-même chez les fous, mon garçon, que je me dis. Chez les fous, chacun joue son guignol, ni vu ni connu, je t'embrouille, tu auras tes aises... Un fou, à mon avis, c'est un homme qui sort de sa maison, ferme la porte derrière lui et jette la clé dans la citerne Bernanos, M. Ouine,1943, p. 152113. ... il y a, au fond de l'impasse, ... une masure habitée par une folle, et toutes les nuits elle crie, elle crie terriblement. Si vous avez jamais subi une scène, si vous en avez jamais fait une, alors peut-être connaissez-vous ce paroxysme de colère, de rage qui fait hurler, casser les objets, peut-être avez-vous même senti le crime voltiger autour de vous... C'est ainsi que se comporte à longueur de jours et de nuits ma voisine, la folle .... La légende veut qu'elle soit devenue folle parce qu'il lui a plongé la tête dans un seau d'eau glacée pendant qu'elle était enceinte. Triolet, Prem. accroc,1945, p. 277.− Au fou! [Cri pour avertir du danger que peut représenter un fou] Attaqués, qu'il dit... Au fou... Lâchez les chiens! Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 10.− Locutions♦ Fou furieux. Il s'élança avec une rage de fou furieux, étreignit sa servante à la gorge et la jeta contre le mur Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Petit, 1883, p. 391.♦ Fou perdu. Devant moi, une folle perdue, avec trois plumes droites au chapeau comme sur les armes du prince de Galles, titube toute seule Morand, Londres,1933, p. 92.2. En partic. [Le concept de fou correspond à une déf. scientifique et/ou institutionnelle de la folie]a PSYCH., MÉD. Asile, loges, maisons de fous. Il regardait les vastes bâtiments de l'asile, les ailes des différents quartiers, séparés par des jardins, celui des hommes et celui des femmes, ceux des fous tranquilles et des fous furieux Zola, Dr Pascal,1893, p. 69.Le besoin de la preuve, de l'assentiment collectif sont des composantes élémentaires de la pensée ils manquent totalement chez certains fous, et sont oblitérés chez toutes les pensées de nature schizoïde Mounier, Traité caract.,1946, p. 66314. Dans les familles qui ont produit des névrosés, des individus étranges, trop sensibles, on voit apparaître des fous et des faibles d'esprit. Cependant les maladies mentales se montrent aussi dans des familles qui en étaient jusqu'alors indemnes. Il y a certainement dans la production de la folie d'autres facteurs que les facteurs héréditaires. Carrel, L'Homme,1935, p. L'emploi de fou tend à disparaître dans le domaine psych. et jur. contemporain à cause du caractère trop gén. et des connotations péj. de ce terme. Fou est remplacé par aliéné, malade [Dans les approches contemporaines remettant en cause les déf. méd. de la folie] L'étiquette de fou » dont l'enfant psychotique se sait affublé, lui ôte son identité et frappe en quelque sorte d'irresponsabilité ses gestes et sa parole M. Mannoni, Le Psychiatre, son fou », et la psychanalyse, Paris, Éd. du Seuil, 1970, p. 4015. Le fou nous rappelle que quelque chose ne va pas dans la rationalité dominante, que derrière la façade se cache une autre réalité; implicitement, il conteste nos certitudes et dit des choses inopportunes et scandaleuses que nous ne voulons pas écouter. De tout temps, écrit Freud, ceux qui avaient quelque chose à dire et ne pouvaient le dire sans danger aimèrent à prendre l'habitude de se coiffer du bonnet de fou. » R. Jaccard, La Folie,Paris, 1979, p. Spéc. [En fonction de déterm.]a Subst. désignant une partie du corps, un comportement + de avait des yeux de folle, où se lisait la mortelle douleur de son dernier orgueil, sa virginité violentée Zola, Argent,1891, p. 401.Avec un grand geste de fou, il m'envoie une bourrade sur l'épaule Barbusse, Feu,1916, p. 58.♦ Vieilli. [Déterminant un subst. abstr.; avec une idée de haut degré] Victorin ... descendit l'escalier avec une rapidité de fou Balzac, Cous. Bette,1846, p. 367.Rem. Dans cet emploi, le syntagme de fou est gén. équivalent à l'adj. fou. V. fou A, B ou F selon les contextes.− Loc., fam.♦ Maison de fous. Maison, lieu où règne un grand désordre, où les personnes se comportent bizarrement. Mais oui, mon bon monsieur, je quitte votre maison de fous... vos haricots rouges commençaient à m'écœurer... et le parfum des chaussettes de vos enfants, ces petites bêtes puantes H. Bazin, Vipère,1948, p. 75.P. anal. Nous donnons au monde le spectacle d'une nation de fous. Ceux qui réclament l'égale justice pour tous sont couramment traités de vendus et de traîtres. Des insurgés en retraite s'agenouillent devant les conseils de guerre Clemenceau, Iniquité,1899, p. 70.♦ Histoire de fous. Histoire drôle, dont le comique est produit par l'absurdité des propos ou des actes de anal. Toute l'histoire du monde, dans ces dernières années, est une histoire de fous. La grande guerre est une histoire de fous Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 152.b Verbe désignant un comportement, une activité + comme un m'enfuis. Je m'échappai dans le parc. J'allais comme une folle; ma dernière chance de salut venait de m'être ravie Soulié, Mém. diable,t. 1, 1837, p. 350.Il est arrivé comme un fou, en roulant des yeux terribles, il m'a dit que j'étais un traître et puis ils ont commencé à parler en espagnol Bourdet, Sexe faible,1931, 1, p. 298.− [Avec une idée de haut degré] Synon. extrêmement, comme un fou. Aimer comme un fou. Synon. à la je vous aime comme un fou. − Eh bien, mon ami, il fallait m'aimer un peu moins ou me comprendre un peu mieux Dumas fils, Dame Cam.,1848, p. 164.Rem. Dans cet emploi, le syntagme comme un fou est gén. équivalent à l'adv. follement.− Rare, vieilli. En ne sais rien de vos crimes, sinon que vous mettez votre cravate en fou, ce qui m'est bien égal Sand, Corresp.,t. 4, 1861, p. 249.B.−1. Personne dont la conduite ou le comportement s'écarte de ce qui serait raisonnable aux regards des normes sociales dominantes ou propres à l'idéologie du locuteur, ce qui est considéré comme l'expression d'un dérèglement de l'esprit et/ou d'un manque de sens moral, de bon sens ou de prudence. Car s'il [un spéculateur] n'en était pas informé [de certaines circonstances], s'il ne les appréciait pas, il ne serait point un spéculateur, mais un fou semant au hasard son crédit et ses capitaux Boyard, Bourse et spécul.,1853, p. 166.Les Leroy ne sont pas des fous. S'ils vendent à perte depuis plusieurs séances, ils ont leurs raisons Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 10616. Je radote... C'est toi qui radotes ...; pour tout le reste tu parais avoir assez de bon sens, mais sur le chapitre du mariage tu es un véritable fou. − Bon, maintenant c'est moi qui suis le fou et David Sichel l'homme raisonnable. Quelle diable d'idée possède le vieux rebbe de vouloir marier tout le monde? − N'est-ce pas la destination de l'homme et de la femme? Est-ce que Dieu n'a pas dit dès le commencement Allez, croissez et multipliez »? Est-ce que ce n'est pas une folie que de vouloir aller contre Dieu, de vouloir vivre... Ami Fritz,1864, p. 32.− Locutions♦ Jeune fou. Jeune homme turbulent ou téméraire. Avec quelques jeunes fous de sa sorte, riches et casse-cou, il rivalisa de témérité dans des courses en auto, absurdes et forcenées, de vraies courses à la mort Rolland, Nouv. journée, 1912, p. 1531.Il n'est jamais venu à l'esprit du vieil histrion qu'il faut ... beaucoup de jeunes fous pour faire un peuple héroïque Bernanos, Enf. humil.,1948, p. 77.♦ Vieux fou. Homme âgé excentrique, au comportement bizarre. Les vieilles folles du cercle, apeurées et sanglotantes. Une grosse, bien fardée, blafarde, qui se grattait les cuisses, avait voulu gentiment lier conversation avec elle Aragon, Beaux quart.,1936, p. 469.Tout à coup, un tonnerre de ferraille le faisait sursauter c'était un vieux fou du voisinage, un hobereau ruiné qui caracolait sur une haridelle et pointait sa lance rouillée contre un moulin Sartre, Mots,1964, p. 169.♦ P. exagér. Affranchie des fous furieux du Parlement, la marine retombe sous le particularisme de ses bureaux Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 70.Madame Thomajean est une harpie, une mauvaise mère, une vieille horreur, une folle dangereuse, une simulatrice, une criminelle Colette, Pays connu,1949, p. 54.− Spécialementa [Empl. comme appellatif ou interj.] De loin, des hommes à l'âme basse injuriaient le Républicain − Eh! le fou... Anarchiste! Hamp, Champagne,1909, p. 128.La folle! la cochonne! répétait-il en se déshabillant, si haut que ses injures traversaient la cloison H. Bazin, Vipère,1948, p. 64.b [Emploi qualificatif antéposé] Ce fou de Descartes s'imaginait que la philosophie avait besoin d'une base inébranlable, d'un aliquid inconcussum sur lequel on pût asseoir l'édifice de la science, et il avait la bonhomie de le chercher Proudhon, Propriété,1840, p. 230.Elle attendait le retour de sa vieille folle de mère, qui s'attardait à Monte-Carlo, naturellement. − Cette toquée de comtesse Lourieff? Vogüé, Morts,1899, p. 65.− En partic., arg. Folle. Travesti au comportement tapageur, homosexuel très efféminé. Jamais elle n'eût osé dire sans rougir Ma bite était braquée. » L'argot, pas plus que les autres Folles ses copines, Divine ne le parlait J. Genet, Notre-Dame-des-fleurs,L'Arbalète, 1966, p. 23.2. Personne qui, affranchie des convenances ou des normes de comportement habituel, se laisse aller à la gaieté, à l'insouciance. Lord Seymour donnait le branle; d'aimables fous avec lui menaient la danse Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 6, 1863-69, p. 146.Ne nous lassons pas de le répéter directeurs, acteurs, auteurs, c'est un monde d'aimables fous Renard, Journal,1905, p. 996.− Expressions♦ S'amuser, rire comme des fous. Les enfants s'amusaient comme des fous; sauf moi Sartre, Mots,1964, p. 86.♦ Faire le fou. Il bouffonna avec plus d'extravagance encore que de coutume Tu n'as pas fini de faire le fou! » lui disait sa mère en riant. Il paraissait si insouciant, et à mon égard si indifférent Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 21117. Je n'ai jamais su m'habiller, choisir une cravate, la nouer. Je n'ai jamais su m'abandonner, ni rire, ni faire le fou. Il était inimaginable que je pusse m'agréger à aucune bande joyeuse j'appartenais à la race de ceux dont la présence fait tout rater. Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 32.♦ Petit fou, petite folle. [En parlant d'un enfant] Espiègle. Grande folle! soupira Madame Gobelin. Philippine fit encore quelques bouffonneries, mais on voyait qu'elle avait envie de pleurer France, Vie fleur,1922, p. 522.− Proverbe. Plus on est de fous, plus on rit. Plus on est nombreux, plus on s'amuse. Amenez aussi ce cher seigneur Ivan Pétrovitch et tous vos amis. Plus on est de fous, plus on rit G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 86.Rem. La forme fol est d'emploi rare, littér. ou recherché. Le charmant fol [Gérard de Nerval] conçut le sonnet d'Artémis, le poème insensé que nous aimons Barrès, Pays Lev., t. 1, 1923, p. 298.C.− En Dans le domaine de la philos. moralea Personne qui, vivant dans le monde, ne peut atteindre à la sagesse. Quasi-anton. c'est réfléchir, faire usage de sa raison, en tout et partout, dans quelque position qu'on se trouve, au milieu des fous comme parmi les sages, dans le tourbillon du monde comme dans la solitude et le silence du cabinet Maine de Biran, Journal,1816, p. 154.b Personne qui ne se conduit pas selon les lumières de la raison. Anton. cette science animale, qui ramènerait le règne des fous et des méchants. Ne pas entendre les sommations de la crainte et de l'espérance. Un croyant est un homme pour qui sa propre humeur vaut preuve. Et contre cette mauvaise science, de Tibère, de Néron, d'Héliogabale, il faut de la volonté seulement Alain, Propos,1914, p. 18218. Les restrictions gouvernementales sont en raison inverse de la perfection des individus. Or tous seraient comme nous, si tous avaient notre culture, si tous possédaient comme nous l'idée complète de l'humanité. Pourquoi toute liberté est-elle accompagnée d'un danger parallèle et a-t-elle besoin d'un correctif? C'est que la liberté est pour les sages comme pour les fous. Mais quand tous seront sages, ou quand la raison publique sera assez forte pour faire justice des insensés, nulle restriction ne sera nécessaire. Renan, Avenir sc.,1890, p. 354.♦ La folle du logis. L'imagination. Racine n'avait pas, comme Mmede Sévigné, de l'imagination à revendre et à tout propos ... sa folle du logis ne lui échappait pas bon gré, mal gré, à tort et à travers Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 3, 1863-69, p. 59.2. Dans le domaine de la critique artistique ou de la qui atteint à une vérité spirituelle en refusant de s'assujettir aux lois de la raison et/ou aux normes sociales. Fou sublime vieilli, fou de génie. Il est vrai que les grandes œuvres de ce monde ont toujours été accomplies par des fous. Croyez-vous, Madame Martin, que si saint François d'Assise avait été raisonnable, il aurait versé sur la terre, pour le rafraîchissement des peuples, les eaux vives de la charité et tous les parfums de l'amour? France, Lys rouge,1894, p. 12519. ... le mental préfabriqué, par sa surabondance, étouffe les voix intérieures. De là, par réaction, notre intérêt pour le poète et l'artiste, l'enfant et le fou, communauté hétéroclite, parfois choquante, où sont groupés ceux qui, activement ou passivement, vivent encore en prise directe sur leurs mobiles intimes, hors du communisme des activités rationnelles. Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 53.♦ Fou de Dieu. Par devant l'Esprit Saint l'ascète se présente en mendiant, en aveugle, en estropié, en malade, en fou d'amour, et son élan de fou de Dieu l'emporte Cendrars, Lotiss. ciel,1949, p. 147.D.− HISTOIRE1. Fou de cour, de qqn, p. ell. fou. Bouffon attaché à la personne de certains hauts personnages roi, prince.... Un de ces fous artificiels, un de ces bouffons volontaires chargés de faire rire les rois Baudel., Poèmes prose,1867, p. 33.Un fou, bizarrement coiffé du bonnet à grelots Gautier, Guide Louvre,1872, p. 42.Feste, le fou de la comtesse Olivia Duhamel, Suzanne,1941, p. 269.− P. anal. Le bourgeois adopta Murger parce qu'il trouvait en lui ... ce mélange du maniaque, du bouffon, de l'affamé et de l'inspiré qu'il appelle l'artiste, et qui constitue le véritable fou de la démocratie Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 88.L'atelier avait en lui son amuseur et son fou, un fou dont il n'aurait pu se passer Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 26.2. Fête des fous. Fête bouffonne, au Moyen Âge, qui consiste en une parodie des offices religieux. Il y eut aussi la fête des fous ... les acteurs élisaient un évêque qu'ils intrônisaient en des cérémonies ridicules; et ce bouffon bénissait dans la basilique, le peuple et présidait à des offices dérisoires, tandis que les paysans, barbouillés de moût et déguisés en bateleurs ou en ribaudes, l'enfumaient avec du cuir de vieille savate, brûlé dans l'encensoir Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 266.Il n'est pas de composition sociale qui n'ait la contestation de ses fondements comme contrepartie, les rites le montrent les saturnales ou la fête des fous renversaient les rôles G. Bataille, Exp. int.,1943, p. 141.E.− JEUX1. Pièce du jeu d'échecs qui se trouve au début de la partie à côté du roi et de la reine et qui doit être déplacée en diagonale. Sur l'échiquier, vous déplacez les fous, les reines, les pions Daniel-Rops, Mort,1934, p. 335.2. Une des cartes des tarots suisses. Uranus est le fou du tarot p. 224.Rem. Nombreux emplois subst. à valeur de neutre Nous avions avec nous une jeune Espagnole ... Des pieds mignons à rendre une reine jalouse; Et puis sur tout cela je ne sais quoi de fou Gautier, Poés., 1872, p. 266. Ce camarade maintenant silencieux rêvassant à ses familières visions d'épouvante avait quelque chose de fou, mais aussi quelque chose de sacré − ce qu'a toujours de sacré la présence de l'inhumain Malraux, Cond. hum., 1933, p. 290.REM. subst. blanc des Charentes donnant un vin, qui, distillé, fournit le cognac d'apr. Mont. 1967. C'était l'époque où le gamay dans le Nord-Est, la folle blanche dans l'Ouest et le terret dans le Midi voyaient leur ère de culture s'emparer chaque année de surfaces nouvelles Levadoux, Vigne,1961, p. 115.P. méton. On arrosa le tout de folle-blanche, nommée ici piquepoult » ... et de jurançon Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 98. fofolle, adj. et subst.,fam. Espiègle, écervelé. Quelqu'un de tout fou, le jeune comte Octavian, assez foufou, assez lancé sous les jupes des dames pour être connu sous le tendre nom de Quinquin » C. Clément, L'Opéra ou La Défaite des femmes,Paris, Grasset, 1979, p. 208. Follingue adj. et subst.,pop. et arg. Ils sont des quantités comme ça, des follingues qui veulent du vice; on devrait les foutre en cabane, j'te le dis Clébert, Paris insoliteds Le Breton Argot1975. adj. et Personne un peu folle, excentrique. − Toi, tu as seulement besoin qu'on te rafraîchisse les idées, pauvre foutraque. Il l'empoigne par le fond des brayes et va le plaquer dans l'abreuvoir Pourrat, Gaspard,1922, p. 144.Prononc. et Orth. [fɔl], [fu]. La forme fol au masc. sing. est considérée comme vieillie dès le xviies. cf. Fur. 1701 ,,On disait, autrefois, fol``; cf. Ac. 1694-1740, fol ,,on prononce fou et plusieurs l'escrivent ainsi``. On l'emploie uniquement devant voyelle ou h muet par raison d'euphonie. Parallèlement à l'usure de l'adj. sous sa forme fol, on assiste, surtout au cours du xixes., à un changement de place de l'adj. qui d'antéposé devient postposé au subst. et, par conséquent, se prononce toujours et s'écrit [fu] fou. La forme fol subsiste devant voyelle et h muet dans des unités syntagm. du type fol amour, fol hommage; on l'emploie encore dans des domaines archaïsants tels que le droit, la poésie; on la conserve dans les proverbes bien fol est qui s'y fie, bien que Littré recommande d'écrire fou dès que le mot qui suit l'adj. n'est pas le subst. de cet adj. bien fou est qui s'y fie. L'ensemble des dictionnaires, dont Ac. 1762-1932, commentent l'emploi de fol sous fou, fol ne faisant l'obj. que d'une vedette de renvoi à fou. Les rem. sur fol sont valables pour d'autres adj. masc. du type mol/mou, bel/beau, vieil/vieux à cette réserve près que l'anc. forme de ces derniers adj. est moins usée que dans le cas de fol/fou, ex. un vieil homme, un bel enfant. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1100 fol subst. et adj. déraisonnable d'une personne » Roland, éd. J. Bédier, 229, 1207; début xiies. id. d'une chose » St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 925 fole pöur; 2. 1580 Montaigne, Essais, I, 36, éd. A. Thibaudet, p. 264 le fol du Duc de Florence. II. 1275-80 jeux fol J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 6634 et ros et fols et paonez; ibid., 6647 et 6684 fos; 1347 Jean Ferron, trad. de la Moralisatio super ludum scaccorum de Jacques de Cessoles, ms. Dijon, BM 525, fo191 ds Romania t. 77, p. 56 Des alphins et de leurs offices que aucuns appellent fols; 1611 fol Cotgr.; 1613 fou M. Régnier, Satire XIV, éd. J. Plattard, p. 128. I du lat. class. follis soufflet pour le feu; outre gonflée; ballon; bourse de cuir » qui a pris à basse époque en emploi adj. le sens de idiot, sot » v. TLL 1018, 12. II fou a remplacé l'a. fr. et m. fr. alfin, aufin xie-xves. d'apr. FEW t. 19, p. 48a, fil, empr., prob. par l'intermédiaire de l'esp. alfil, à l'ar. al fil l'éléphant », cette pièce ayant été à l'orig. représentée par un éléphant. Le nom de fou vient peut-être d'une comparaison de la position des pièces du jeu d'échec avec celle du fou de cour auprès du roi. Cf. a. prov. fol, peu après 1276, Tenson de Peire et de Guilhem, vers 45 ds P. Meyer, Les derniers troubadours de la Provence ds Bibl. Éc. Chartes, 6esérie, t. 5, p. 297. V. Devic, Lok., no605, FEW, loc. cit. Fréq. abs. littér. 12 289. Fréq. rel. littér. xixes. a 12 941, b 19 179; xxes. a 21 465, b 18 034. Bbg. Bowman Fr. P.. Mod. Lang. Notes. 1976, t. 91, pp. 756-757. − Felman Sh.. La Folie ds l'œuvre romanesque de Stendhal. Paris, 1971, 253 p. − Grundt Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen, 1972, p. 238. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 398. − Vrbková V.. La Méthode ds l'ét. du ch. conceptuel de l'amour. Sborník Prací Filos. Fak. brn. Univ. 1971, t. 20, p. 26. . 350 495 172 224 338 347 275 213

ce qu il ya de fou dans le monde